Voici l’état des connaissances sur les risques de transmission du Covid-19 en milieu professionnel clos, à l’heure où le gouvernement s’apprête à présenter des "évolutions" concernant les règles sanitaires dans les entreprises face au virus.
Sommaire
- Bureaux, entrepôts et usines: une proportion significative des nouvelles contaminations
- Postillons, contacts et aérosols: trois modes de transmission
- Masque, télétravail et lavage des mains pour limiter le risque
- La climatisation: un risque ou une “alliée”?
Bureaux, entrepôts et usines: une proportion significative des nouvelles contaminationsLe ministère recense près de la moitié des foyers de cas groupés (“clusters”) en milieu professionnel, mais ce décompte inclut les établissements hospitaliers et médicaux sociaux.”Les hôpitaux, c’est environ 10% des clusters, les établissements médico-sociaux, les Ehpad, c’est 20% et les entreprises privées 20%”, détaillait jeudi sur Franceinfo Eric Caumes, chef du service des maladies infectieuses à l’hôpital de la Pitié Salpêtrière.En Ile-de-France, sur 81 foyers actifs lundi, un peu plus de 25% ont été détectés dans des entreprises, contre 18% dans les centres d’hébergement et d’insertion, 18% dans les établissements de santé et 7,5% dans les établissements médico-sociaux, a indiqué l’Agence régionale de santé à l’AFP.Postillons, contacts et aérosols: trois modes de transmissionLe premier mode de transmission du coronavirus mis en évidence est celui des postillons, des gouttelettes de salive expulsées par une personne infectée quand elle tousse ou éternue, ou quand elle parle ou chante.Les scientifiques jugent que cela nécessite un contact rapproché, d’un mètre à un mètre cinquante maximum. En revanche, ces gouttelettes de 5 à 10 microns sont relativement “lourdes” et retombent rapidement, elles ne se maintiennent pas en suspension dans l’air.Le virus peut aussi se fixer sur une surface souillée par les gouttelettes: main, mouchoir, poignée de porte, bouton d’ascenseur etc. Une personne qui les touche puis porte la main à son visage peut alors se contaminer.Des études ont montré que le coronavirus peut persister longtemps sur les surfaces inertes (plastique, acier…): plusieurs heures voire quelques jours, si la température et l’humidité sont favorables. Toutefois, au bout de quelques heures, il n’est retrouvé qu’à l’état de traces, en quantité insuffisante pour contaminer.L’hypothèse d’une troisième voie de transmission gagne de plus en plus de poids: celle des aérosols, des micro-gouttelettes de moins de 5 microns contenant des particules virales exhalées par les malades. Contrairement aux postillons, ils peuvent rester en suspension dans l’air plusieurs heures et franchir des distances plus importantes.”On ne sait pas la part de chacune de ces voies de transmission”, mais il est “assez clair” que le phénomène d'”aérosolisation” existe avec le Sars-Cov-2, a indiqué à l’AFP Antoine Flahault, directeur de l’Institut de santé globale à l’université de Genève.Ce mode de transmission “ne peut être exclu”, a déclaré l’OMS début juillet, notamment dans “certains endroits fermés, comme les lieux très fréquentés et mal aérés” et lorsque les gens y sont présents “pendant une durée de temps longue”.Dans les endroits clos, la moindre circulation de l’air permet plus facilement aux particules virales d’atteindre une concentration suffisante pour infecter celui qui les respire.Tous les lieux ne sont toutefois pas égaux face à ce risque de transmission par aérosol.Le Haut conseil français de la santé publique (HCSP) pointe ainsi “trois conditions favorables à la transmission aéroportée du virus: les conditions de ventilation et de flux d’air, celles de l’atmosphère (basse température, humidité) ainsi que les activités et efforts physiques pratiqués au sein de ces espaces”.Masque, télétravail et lavage des mains pour limiter le risqueLes protocoles sanitaires actuellement en vigueur s’attachent avant tout à assurer une distance minimale d’un mètre entre chaque salarié, aux postes de travail et lors des déplacements au sein des locaux, le masque étant recommandé si cette distance ne peut être respectée.Mais pour de nombreux médecins, il faut aller plus loin: “dans un commerce ou au travail, à La Poste ou en cours, (…) l’air circule de la même manière autour de nous”, soulignaient une vingtaine d’entre eux dans une tribune vendredi, appelant à la “cohérence” puisque le masque est obligatoire dans les lieux publics clos depuis le 20 juillet.”Tout le monde ne pourra pas reprendre le travail (en présentiel) à la rentrée. Il va falloir continuer à télétravailler, à s’organiser autrement pour éviter qu’on multiplie les clusters dans les entreprises privées”, estime Eric Caumes.En revanche, les protocoles de désinfection très stricts de certaines entreprises relèvent d'”une sorte de précaution poussée à l’excès”, selon Antoine Flahault.Contrairement au masque, “il n’y a jamais eu la moindre preuve que décontaminer réduise le risque” de transmission du Covid-19, souligne-t-il, prônant plutôt “le lavage des mains” régulier.Les recommandations sanitaires actuelles incluent aussi l’aération régulière (toutes les 3 heures) des locaux pendant 15 minutes.La climatisation: un risque ou une “alliée”?A partir du moment où l’on a mis en évidence la présence du virus Sars-Cov-2 sous forme d’aérosols en suspension dans l’air, il y a un “risque théorique” de transmission par la climatisation, car ce lien a été constaté lors de l’épidémie de Sras en 2003, rappelle Antoine Flahault.Ce mode de contamination a été démontré au moins une fois, dans un restaurant en Chine, mais “il y a beaucoup d’arguments pour penser que la climatisation ne joue pas un rôle très important” dans l’épidémie de Covid-19, ajoute l’épidémiologiste.Contrairement aux ventilateurs, qui “ne font que projeter” l’air et “sont considérés comme étant potentiellement des propagateurs”, la plupart des climatiseurs extraient une partie de l’air intérieur pour le remplacer par de l’air extérieur.Résultat: “on réduit encore le risque, parce que non seulement on ventile l’espace clos, mais on le ventile avec de l’air neuf”, observe-t-il, tout en reconnaissant que cette technique est plus énergivore.Sur les appareils qui le permettent l’OMS recommande ainsi “d’augmenter le pourcentage d’air extérieur” utilisé, “si possible jusqu’à 100%”.Click Here: cheap all stars rugby jersey