Elles peuvent prendre le nom de “parc naturel”, “réserve naturelle” ou encore “réserve marine”… Dans une étude publiée jeudi 9 mai dans la revue Conservation Letters, des scientifiques américains, français et portugais ont analysé les aires maritimes protégées, ces “zones océaniques conçues pour assurer une conservation pérenne des écosystèmes marins et des services qu’ils rendent aux sociétés humaines”. Ainsi, sur les 100 plus grandes aires du monde, représentant 90% de la surface totale des aires marines protégées, “un quart de [leur] superficie est dépourvu de réglementation et de gestion”, alerte le CNRS dans son communiqué. Un quart où l’aire marine “ne repose que sur du déclaratif”, qui “n’existe pas dans les faits, traduit à franceinfo Joachim Claudet, coauteur de l’article et directeur de recherche CNRS au Centre de recherches insulaires et observatoire de l’environnement (Criobe). Soit parce que les pays trichent, soit parce que les processus de protection sont en cours”.

Et dans seulement “un tiers” de la surface de ces aires marines protégées, la protection est jugée “efficace”. C’est-à-dire que les activités “non compatibles avec la conservation de la biodiversité” y sont réglementées, voire interdites. Comme la pêche industrielle, l’extraction minière ou encore le chalutage de fonds, “comme le définit l’Union internationale pour la conservation de la nature”, cite Joachim Claudet. Ces zones sont en vert dans la carte ci-dessous, réalisée avec les données de l’étude.

Pour la France, le constat n’est pas meilleur. Par exemple, alors qu’elle déclare 60% de ses eaux méditerranéennes comme protégées, seul 0,1% est efficacement protégé. Sur la façade Ouest, 40% des eaux françaises en Atlantique, dans la Manche et en mer du Nord devraient être protégées, mais 0,01% l’est réellement, d’après les chercheurs. Enfin, si, à Mayotte, l’intégralité de la Zone économique exclusive (ZEE) française est protégée, “0,03% est en protection intégrale ou haute”, rapporte Joachim Claudet.

 

Il ne suffit pas de s’intéresser à la quantité, mais il faut regarder la qualité de la protection. Il ne faudrait prendre en compte que les aires marines protégées dont on peut attendre des bénéfices, sinon l’outil et la cible sont devoyés. 

Joachim Claudet, directeur de recherche au CNRS

à franceinfo

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