Une conséquence des violences de gangs qui gangrènent le pays. En Haïti, plusieurs milliers de femmes et de filles déplacées du fait de ces violences sont menacées par un “envol” des violences sexuelles, alerte l’ONU, mardi 27 août. “Le risque de violences sexuelles pour les femmes et les filles qui vivent dans les sites de déplacés dans la capitale Port-au-Prince augmente rapidement, en partie en raison de leurs conditions de vie déplorables”, s’inquiète le Fonds des Nations unies pour la population (UNFPA) dans un communiqué.
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Parmi quelque 185 000 personnes ayant dû fuir leur domicile à Port-au-Prince, beaucoup vivent dans des camps de fortune visités par l’agence de l’ONU. Dans 14 de ces camps, plus de la moitié des toilettes et beaucoup de douches ne sont pas séparées entre hommes et femmes. Beaucoup de douches ne ferment pas à clé, et beaucoup de sites n’ont pas de lumière la nuit. “Résultat, de nombreuses femmes et filles risquent d’être agressées sexuellement à chaque fois qu’elles vont aux toilettes ou prendre une douche”, dénonce l’UNFPA.
Une augmentation de plus de 40%
“Avec ce que j’ai subi, j’aurais préféré mourir”, raconte dans le communiqué une mère de sept enfants, agressée sexuellement alors qu’elle dormait dans un parc après avoir fui les gangs. “Quand ils ont vu qu’il n’y avait pas d’homme avec moi, ils m’ont attaqué, alors que j’étais enceinte de quatre mois. Je vis dans la douleur, j’ai du mal à respirer, j’ai peur pour ma fille qui a 11 ans”.
Ce type d’agressions s’envole dans le pays : “entre mars et mai 2024, le nombre de cas de violences sexuelles et liées au genre enregistrés par l’UNFPA et ses partenaires a augmenté de plus de 40%, mais ces cas déclarés sont seulement une petite partie du total“, prévient l’agence. D’après l’ONU, ces violences sont passées de 250 en janvier-février à plus de 1 500 en mars, pour atteindre plus de 2 000 en avril-mai.