Bonne nouvelle, les dépenses de santé sont de mieux en mieux maîtrisées. Mauvaise nouvelle, le déficit se creuse, et les premières mesures envisagées pour tenter le combler risquent encore de concerner les usagers. Le point sur les annonces du gouvernement concernant la santé lors de la présentation du projet de loi de financement pour 2010.
La ministre de la santé Roselyne Bachelot s’est dite “fière de relever le défi de tenir les dépenses sans dégrader la qualité des soins“, constatant que la progression des dépenses de santé ne devraient augmenter que de 3,4 % en 2009, contre plus de 5 % de 2000 à 2007. Néanmoins, le déficit de la Sécurité Sociale s’est creusé de manière vertigineuse cette année, notamment du fait de la progression importante du chômage (baisse des cotisations sociales), de la non progression des salaires et de la poursuite des exonérations de charges pour les entreprises.Afin de pallier partiellement à ce déficit, qui devrait atteindre plus de 30 milliards d’euros en 2010, le gouvernement n’a pas prévu d’augmenter le taux des cotisations sociales, mais va augmenter le forfait hospitalier de 16 à 18 euros par jour d’hospitalisation.
La ministre de la santé a par ailleurs confirmé prévoir, pour économiser 145 millions d’euros, “une réduction de 35 % à 15 % du taux de remboursement des médicaments à service médical rendu faible dans toutes leurs indications, ainsi que des médicaments restés à 35 % alors que leur service médical a été jugé insuffisant“. Cela devrait concerner 110 médicaments environ selon Le Parisien d’aujourd’hui, mais “les analgésiques tels que le paracétamol ou l’aspirine resteront à 65 %“. La ministre a également précisé que “les personnes actuellement exonérées du ticket modérateur, par exemple lorsqu’elles sont en affection de longue durée, ne seraient évidemment pas concernées par cette mesure“.Autres mesures annoncées par le gouvernement : la baisse des tarifs des radiologues et des biologistes, le renforcement du contrôle sur les arrêts de travail, la fin de l’exonération de taxe sur certaines assurances-vie, la taxation des plus-values immobilières… ainsi qu’un doublement “symbolique“ des prélèvements sur les retraites-chapeaux des grands patrons. Au total, ces mesures devraient permettre 3 milliards d’euros d’économie (passant ainsi de 33 à 30 milliards d’euros).On peut souligner que plusieurs de ces mesures vont directement toucher les usagers alors que le déficit est dû en majeure partie, comme l’a reconnu Eric Woert (ministre du Budget), à la crise financière mondiale. De plus, une augmentation des cotisations des complémentaires santé est à craindre, celles-ci devant en partie amortir les déremboursements et une
partie du coût de la vaccination. L’opposition n’a pas manqué de dénoncer ce budget. Pour le député PS Jean-Marie Le Guen, “l’addition sera lourde pour les Français !“.Et vous qu’en pensez-vous ?
Venez vous exprimer sur nos forums.Source : PLFSS 2010 : gérer la crise et continuer à réformer la sécurité sociale – Ministère de la Santé, Le Parisien, Communiqué de prsse de Jean-Marie Le Guen, 1 octobre 2009© SICHOV/SIPA