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Une équipe française de l’Inserm a réussi à transfuser un donneur volontaire avec du sang créé à partir de ses propres cellules souches. Une première mondiale qui annonce peut-être une alternative aux dons du sang actuels.
Une culture de ses propres cellules souches
Les chercheurs de l’Unité mixte de recherche 938 Inserm-UPMC et de l’AP-HP, après avoir fait plusieurs expériences avec des souris, ont prélevé des cellules souches adultes à un donneur volontaire.
Ces cellules souches se trouvent dans la moelle osseuse de tous les adultes, au niveau des os courts et plats (sternum, vertèbres, côtes, os du bassin). Elles sont dites
hématopoïétiques, c’est-à-dire que leur rôle consiste à fabriquer les cellules du sang. Sous l’influence de certains facteurs, les cellules souches hématopoïétiques (CSH) vont fabriquer soit des globules rouges, soit des globules blancs, soit des plaquettes. Elles portent à leur surface un antigène spécifique, appelé CD34+, qui va permettre de les sélectionner au milieu des autres cellules.
Les chercheurs,
relate l’Inserm, ont donc prélevé des CSH CD34+ du donneur, probablement au niveau de son bassin (ponction sous anesthésie). Ils les ont ensuite mises en culture avec des facteurs de croissance spécifiques, ce qui a permis la production exclusive et importante de globules rouges. Ces jeunes globules rouges (appelés réticulocytes) se sont ensuite multipliés jusqu’à atteindre plusieurs milliards.
Les globules rouges cultivés ont survécu dans le corps du donneur
Les chercheurs ont tout d’abord marqué cette population de nouveaux globules rouges avec du chromate de sodium (51Cr), afin de pouvoir suivre leur évolution dans le système sanguin du donneur. Ils ont ensuite injecté 10 milliards de ces globules rouges cultivés dans une veine du donneur, comme pour une transfusion classique.
La transfusion a-t-elle été réussie ? Oui, selon les résultats du suivi du taux de survie. En effet au bout de 5 jours, quasiment tous les globules transfusés avaient survécu (94 à 100 %). Au bout de 26 jours, entre 41 et 63 %. Or pour les globules rouges natifs (nés dans le corps humain), 50 % survivent au bout de 28 jours.
Les globules rouges cultivés ont donc un taux de survie comparable à celui des globules rouges d’une transfusion classique (qui fournit au receveur en moyenne 2 000 milliards de globules rouges)
Une percée majeure
Le Pr. Luc Douay, hématologue à l’hôpital St Antoine (Paris) et principal auteur de cette étude, est enthousiaste : “bien que les recherches déjà menées aient montré qu’il est possible de transformer les CSH en globules rouges matures, cette étude est la première à démontrer que ces cellules peuvent survivre dans le corps humain, une percée majeure pour la médecine transfusionnelle“.
Ces résultats sont donc très prometteurs et ont été publiés
ce jour dans la revue scientifique Blood. Ils ouvrent la voie vers la création de banques de sang fabriqué à partir de CSH, ce qui permettrait d’en finir avec les pénuries récurrentes de poches de sang, faute de donneurs suffisants. En effet selon le Pr Luc Douay,
interrogé sur France Inter dans l’émission “La tête au carré“, si les indispensables progrès technologiques permettent une production à grand échelle, il suffira dans le futur de 3 donneurs seulement pour fabriquer suffisamment de variétés de globules rouges pour couvrir les besoins de la France entière !Jean-Philippe Rivière
Sources :
– “1ère autotransfusion de globules rouges créés à partir de cellules souches“, Inserm, 1er septembre 2011, article
accessible en ligne
– “Proof of principle for transfusion of in vitro generated red blood cells“, Douay L et coll., Blood, résumé de l’étude
accessible en ligne
–
France Inter, La tête au carré, émission du 2 septembre 2011
Photo : le Pr. Luc Douay (Click Here: essendon bombers guernsey 2019