Une étude de la Drees, agence gouvernementale en charge d’études statistiques, dresse un état des lieux de l’état de santé de la population française. S’intéressant au recours à la contraception, elle met l’accent sur la généralisation du recours à la contraception d’urgence et à la nécessité d’adapter les méthodes de contraception aux conditions sociales, affectives et sexuelles des femmes.

Le recours à la contraception d'urgence s'est généralisé en 10 ans.

Usage de la contraception d’urgence généralisé en 10 ansEntre 2000 et 2010, le recours à la

contraception d’urgence s’est largement généralisé. Parmi les femmes de 15 à 49 ans, sexuellement actives, près d’un quart (24 %) déclare l’avoir déjà utilisée au cours de leur vie, passant de 9 % à 24 %. Chez les 15-24 ans, c’est plus de deux jeunes femmes sur cinq qui déclarent en 2010 y avoir eu déjà recours contre environ une sur 7 en 2000.Ces chiffres de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) sont publiés quelques jours après le lancement de la

première campagne nationale d’information lancée par l’INPES sur la contraception d’urgence à destination des 18-24 ans, chez lesquelles près de la moitié des grossesses (48 %) sont non-désirées. La contraception d’urgence (injustement appelée “pilule du lendemain“) peut être utilisée jusqu’à 5 jours après le rapport sexuel à risque. Jusqu’à trois jours après un rapport non protégé, les femmes peuvent obtenir en pharmacie, sans ordonnance et gratuitement, un contraceptif d’urgence. Entre trois et cinq jours, elles peuvent se procurer, sur prescription cette fois, un autre type de pilule d’urgence. La précocité de son recours impacte néanmoins sur son efficacité.Le paradoxe français en matière de contraceptionLe rapport de la Drees rappelle également que les Françaises se distinguent par “l’une des premières places mondiales en ce qui concerne l’utilisation de méthodes médicales réversibles de

contraception telles que la

pilule et le

stérilet“. En 2010, 7,7 % des femmes de 15 à 49 ans à risque de grossesse non prévue, déclarent ne pas utiliser de moyen de contraception. Mais comme l’avait évoqué de précédentes études, “le recours croissant à la contraception et le développement de la contraception d’urgence n’ont pas fait chuter le nombre d’IVG : depuis leur autorisation en 1975, le nombre d’IVG varie peu et les IVG chez les mineures représentent 5 à 6 % du nombre total d’

IVG depuis 2000. Globalement le taux d’IVG est estimé à 14,5 pour 1 000 femmes âgées de 15 à 49 ans en 2009“. Ces chiffres soulignent également l’évolution des modalités de réalisation de l’IVG : la moitié des

IVG sont désormais médicamenteuses.Adapter les méthodes de contraception à chaque femmeLe rapport de la Drees rappelle en outre que les méthodes contraceptives sont, en France, fortement conditionnées par l’âge. Généralement c’est le

préservatif qui est utilisé “en début de vie sexuelle“. Ensuite, les femmes “passent à la pilule dès que la vie sexuelle est stabilisée“, puis au stérilet “lorsque la femme a eu le nombre d’enfants souhaité“.Mais globalement, c’est la pilule reste la méthode la plus largement utilisée dans toutes les tranches d’âge, avec 55,5 % des femmes de 15 à 49 ans qui déclarent l’utiliser. Selon la Drees, “un enjeu essentiel reste donc celui de l’adaptation des méthodes de contraception aux conditions de vie sociales, affectives et sexuelles des femmes“.David BêmeSource : L’état de santé de la population en France – Rapport de suivi des objectifs de la loi de santé publique de 2011 – Etudes et Résultats – Drees – Juin 2012 (

accessible en ligne)