Changer le regard sur l’autisme en dépassant les préjugés et les idées reçues, c’est l’objectif d’une campagne de sensibilisation lancée par le gouvernement à l’occasion de la journée mondiale de l’autisme le 2 avril. Mais le spot qui met en scène un comédien et non un enfant autiste crée la polémique.

Dès mercredi et jusqu'au 12 avril, “Elliot“, un petit film de Nicolas Humbert mettant en scène un enfant autiste qui participe à un stage de théâtre, sera diffusé dans 80 cinémas en France métropolitaine.

Présentée mardi par la secrétaire d’État aux Personnes handicapées et à la lutte contre l’exclusion Ségolène Neuville, cette campagne de communication, via un film et une expérience interactive sur internet, vise à “sensibiliser et changer le regard sur

l’autisme“, mais aussi à “informer“ le grand public. Cette campagne précède la mise en place d’un site internet gouvernemental dédié aux troubles du spectre autistique (TSA), comme prévu par le 3ème Plan autisme (2013-2017) doté de 205 millions d’euros.Une campagne pour changer le regard sur l’autisme“Les enfants et adultes autistes souffrent du regard porté sur eux. Les parents témoignent sans relâche des idées fausses, des difficultés, voire des discriminations que leurs enfants, mais aussi eux-mêmes, subissent au quotidien“, rappelle la ministre pour qui il faut donc “agir sans attendre pour toucher le grand public“. Dès mercredi et jusqu’au 12 avril, “Elliot“, un petit film de Nicolas Humbert mettant en scène un enfant autiste qui participe à un stage de théâtre, sera diffusé dans 80 cinémas en France métropolitaine.

Parallèlement, une “expérience digitale“ sera proposée dans l’espace autisme du site du

ministère des Affaires sociales et de la Santé. Appelée “Dis-moi Elliot“, elle se compose de quatre séquences interactives illustrant les troubles liés à l’autisme (résistance au changement, troubles de la communication, hypersensibilité…) et se conclut sur une partie informative où le film sera aussi accessible.Le ministère espère que les internautes partageront largement leur expérience afin de toucher le plus grand nombre possible de personnes. Il a sollicité à cet effet une dizaine de blogueurs. Un futur site gouvernemental sur l’autismeQuant au futur site gouvernemental, il présentera les connaissances actualisées et validées sur l’autisme, ses signes et caractéristiques, ainsi que les conséquences sur la vie des personnes concernées. Il rassemblera aussi des informations sur les dispositifs d’accompagnement et les professionnels.Selon l’association de parents SOS Autisme, un nouveau-né sur 100 serait atteint de troubles du spectre de l’autisme (TSA) et “650.000 personnes, dont 250.000 enfants“, seraient concernées en France.Un spot qui crée la polémiqueAvant même son lancement, ce spot a créé la polémique. Si l’intention de sensibiliser le grand public à ces troubles est louable, le fait d’avoir eu recours à un comédien pour interpréter le rôle d’Eliott et non à un enfant autiste pourrait porter préjudice au message véhiculé, en confisquant la parole aux autistes. De son côté, le réalisateur se défend de cette idée et déclare ““Nous avions besoin de filmer une crise assez musclée. Il était inimaginable de déclencher volontairement une crise chez un enfant autiste. Nous aurions dû le mettre en souffrance“. Un argument que réfute certaines associations comme SOS autisme qui prend l’exemple du film “

Presque comme les autres“ avec Bernard Campan, dans lequel l’enfant du couple est joué par un autiste. Doctissimo est partenaire de cette fiction inspirée du livre de Francis Perrin.Au-delà de cette polémique, de nombreuses associations dénoncent le retard français dans la prise en charge de l’autisme.

Dans un 

manifeste qu’elle veut remettre à François Hollande avant le 2 avril, l’association SOS Autisme présente ses revendications pour améliorer la prise en charge des personnes autistes. De son côté, l’association Vaincre l’autisme regrette qu’à travers ce spot, “le sujet soit basé sur un fond poétique plutôt que de traiter du vrai problème de santé publique qu’est l’autisme“ et demande à l’Etat de réaliser des études pour connaître la prévalence et le coût de l’autisme en France, et de diligenter une commission parlementaire pour effectuer un état des lieux de la situation des personnes autistes en France, d’organiser des États généraux ou Assises Nationales pour l’autisme et aux vues des résultats de l’ensemble de ces études, de procéder à la mise en place d’une législation adaptée reconnaissant l’autisme et les besoins spécifiques des personnes autistes, tout en garantissant l’accès à leurs droits communs. Tant sur le plan du dépistage que de la prise en charge ou de la scolarisation ou la formation professionnelle, la France accuse un

retard coupable pour les personnes atteintes d’autisme.Avec AFP/RelaxnewsSources : Dossier de presse du ministère des affaires sociales et de la santé – mars 2016Communiqué de SOS autismeCommuniqué de Vaincre l’autismeClick Here: Cheap Chiefs Rugby Jersey 2019