Après des mois d’intenses tractations, le laboratoire MSD va commercialiser le Keytruda pour certains cancers du poumon. Vendu 6000 euros par mois et par personne, il permettra à près de 6000 patients de gagner plusieurs mois de survie supplémentaires.

Près de 6000 patients devraient pouvoir bénéficier d'un nouveau traitement contre certains cancers du poumon.

Sommaire

  1. Cancer du poumon non à petites cellules : un traitement difficile
  2. Un bénéfice démontré pour certains patients
  3. Un prix revu à la baisse assorti d’un test compagnon

Cancer du poumon non à petites cellules : un traitement difficileEn comparaison avec une chimiothérapie, le pembrolizumab (Keytruda ®) donné aux patients atteints Face aux cancers bronchiques non à petites cellules (CBNPC), le traitement de référence est la chirurgie mais seul un tiers des patients peuvent y prétendre, faute d’un diagnostic suffisamment précoce. Pour les formes avancées, la 

radiothérapie, la 

chimiothérapie et les thérapies ciblées sont utilisées, en fonction de chaque cas. Le choix des thérapies ciblées dépend principalement de la présence au niveau de la tumeur d’une altération génétique spécifique (mutation EGFR, translocation EML4-Alk…), la cible visée par ces traitements. De ce fait, la proportion des patients pouvant en bénéficier reste limitée.Un bénéfice démontré pour certains patientsRévolutionnant la prise en charge du mélanome, l’immunothérapie s’est intéressée à ces cancers. Lorsque la tumeur exprime à sa surface certaines molécules (PDL1), on peut supposer qu’elle sera plus sensible à ces nouveaux médicaments. Lors du

congrès européen sur le cancer ESMO 2016, les résultats portant sur des tumeurs qui “exprimaient” PDL1 (sans mutation de l’EGFR ou ALK pour lesquelles il existe d’autres traitements) avaient fait sensation :

  • Taux de survie à 1 an : 70,3 % des patients sous pembrolizumab sont vivants à un an, versus 54,8 % de patients sous chimiothérapie ;
  • Taux de survie à 2 ans : 51,5 % des patients sous pembrolizumab sont vivants à deux ans versus 34,5 % de patients sous chimiothérapie ;
  • Médiane de survie globale : la médiane de survie globale est plus que doublée avec Keytruda®, atteignant 30 mois pour les patients sous pembrolizumab versus 14,2 mois pour les patients sous chimiothérapie, soit un gain absolu de survie de près de 16 mois.
  • De plus, ce médicament induit moins d’effets indésirables graves que la chimiothérapie.

Les résultats observés par la Haute Autorité de santé avaient été évalués par une

amélioration du service médical rendu modérée (ASMR III) en première ligne et

une ASMR mineure (ASMR IV) en deuxième ligne (après chimiothérapie et/ou biothérapie ciblée).Un prix revu à la baisse assorti d’un test compagnonDepuis, les tractations entre le laboratoire et les autorités de santé sur le prix, la mise au point d’un test compagnon (permettant d’identifier les patients PDL1+ en tirant réellement bénéfice) battaient leur plein en coulisses. Le 28 novembre 2017, le laboratoire annonce qu’un accord de remboursement a été trouvé avec le comité économique des produits de santé (CEPS) qui fixe les prix des médicaments. L’enjeu est d’autant plus important que ce médicament est déjà commercialisé pour le mélanome et le prix sera le même pour toutes les indications.Résultat : l’accord trouvé induit une baisse de prix (17% en moins par rapport au prix négocié pour le mélanome) et le ciblage des patients pour le cancer du poumon non à petites cellules (la réalisation et test compagnon sera obligatoire avant toute prescription). A 6 000 euros par mois et par patient, la facture pour l’Assurance maladie devrait être autour de 432 millions d’euros.”L’arrivée de Keytruda® en 1ère ligne des cancers du poumon inaugure une nouvelle ère thérapeutique en cancérologie où des patients atteints de cancer éviteront d’être exposés aux effets secondaires des chimiothérapies dès leur diagnostic. Un nombre important de patients va pouvoir bénéficier d’un traitement plus efficace et moins toxique que les chimiothérapies” juge le Dr. Aurélien Marabelle, cancérologue, directeur clinique du programme d’immunothérapie à l’Institut Gustave Roussy.Keytruda® en monothérapie est pris en charge pour les patients souffrant de mélanome métastatique et pour ceux souffrant de CBNPC en 2ème ligne et exprimant le biomarqueur PDL1 ≥1%. Les extensions d’indication dans le lymphome de Hodgkin (AMM en mai 2017) et dans le cancer de la vessie en 2ème ligne (AMM en août 2017) sont en cours d’évaluation par la Haute Autorité de Santé (HAS).Click Here: cheap all stars rugby jersey