Interpellé en direct par une sénatrice de l’opposition, Manuel Valls a eu bien des difficultés à garder son sang froid.
Manuel Valls se trouvait ce jeudi dans l’hémicycle du Sénat lorsqu’il a abordé la question de la fermeture annoncée du site de Belfort par le groupe Alstom. Alors que le Premier ministre se dit « surpris, gêné, même en colère par rapport à l’annonce qui a été faite », sous-entendant que le Gouvernement n’était pas au courant de la décision prise par Alstom, deux voix s’élèvent des gradins. L’une d’entre elles est celle de Fabienne Keller, sénatrice les Républicains et ancienne maire de Strasbourg. « Vous saviez! », lance-t-elle au Premier ministre. Deux mots qui suffisent à faire sortir Manuel Valls de ses gonds et ce, devant les caméras de Public Sénat.
« Madame la Sénatrice, ne remettez pas en cause ma parole dans cette affaire-là », s’insurge immédiatement le Premier ministre. « Si vous remettez en cause ma parole, c’est un autre débat, prévient-il. Quand je suis à Strasbourg, vous avez un autre comportement. Alors ne soyez pas différente à Strasbourg et ici pour des raisons de basse politique ! ». Le débat reprend ensuite son cours mais la réaction épidermique du chef du Gouvernement laisse entrevoir la tension que peut provoquer le dossier Alstom. Actionnaire de la société à seulement 20%, l’Etat français peut difficilement influencer le cours des événements. La préférence nationale se heurte aux règles de l’ouverture des marchés du fait du coût de la production française. Comme ArcelorMittal avant elle, la situation d’Alstom risque fort d’empoisonner les débats des campagnes électorales à venir. Reste à savoir si la fermeture annoncée du site de Belfort s’avère être une fermeture définitive ou s’il s’agit en réalité d’un électrochoc destiné à mobiliser les responsables politiques autour du dossier.